Entre propagande et palmiers
Suite à cet épisode mouvementé, on préfère quitter la ville. Non pas que les routes y ont moins de nids de poule, mais l’air devrait y être plus pur.
Les autoroutes cubaines ont leur propre charme. Peu de voitures, beaucoup d’ornières. Et assez de place pour nos bécanes et le Panhead d’Ernesto.
Le bord de la route est décoré de marchands, de spectateurs et d’un groupe de voyageurs qui attend apparemment le bus qu’on a doublé il y a trois miles, en train de changer sa roue. Bientôt, on est attirés par le premier bar qui borde un champ de tabac. On stoppe et on y commande des hamburguesas. On demande du “Ketsup”, le gars derrière le comptoir commence à se marrer. Il a bien sûr du “Ketsup”, mais pour nous fournir tous autant qu’on est ? La ration hebdomadaire de ce produit de luxe est sur le point d’être bouffée. On le consomme donc avec modération. Après le café on redémarre nos Harley et on poursuit le chemin, en direction de Viñales, au fin fond de la région du tabac. Le paysage semble tout droit sorti d’un film hollywoodien bien kitsch. Avecses nuages exagérés, le ciel menaçant perforé par de violents rayons de soleil, tout semble exagéré, poussé à l’excès. Et mile après mile, d’énormes pancartes peintes à la main mettent en scène El Lider et son pote Le Che avec des pensées révolutionnaires très constructives.
La soirée est ponctuée, même arrosée par une autre averse tropicale. On la subit sous le toit du jardin intérieur de notre ami. Après le quatrième, peut-être le cinquième verre de rhum et la troisième coupure de courant, l’aîné de la famille commence à chanter des chansons à propos de motards étrangers fumant le cigare, qui boivent du rhum dans l’obscurité d’une coupure de jus. Dans une arrière-cour à Viñales.