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Partie 5 - La loi des cailloux (Esquel - Perito Moreno)

Partie 5 - La loi des cailloux (Esquel - Perito Moreno)

S’en suivent 400 kilomètres de Ruta 40, ce qui en espagnol signifie “plein de cailloux”. Dès le départ, nous avons le sentiment que la Ruta 40 distingue les hommes des gamins. Un biker du Brésil, arrivant du sud sur sa Yamaha, nous apporte de joyeuses nouvelles: la 40 est dans un état désespéré et le vent a de quoi rendre jaloux toutes les souffleries de l’industrie aéronautique. On va bien s’éclater! D’un autre côté, on n’a pas fait envoyer 4 Harley d’Europe en Amérique du Sud pour se taper une petite balade pépère du dimanche. La journée se termine dans un endroit appelé Rio Mayo, avec un asado, pour changer. La radio locale (située dans la maison voisine) nous secoue les neurones avec les rocks favoris de Joe et Volker. Puis c’est de nouveau la Ruta 40 qui nous secoue, dans un vrai cauchemar de caillasses. Impossible pour les rigides de dépasser les 25 miles à l’heure. Seul Volker peut aller plus vite au guidon de son Sportster moderne, ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi. Il prend de l’avance, s’arrête, puis prend des photos de notre passage. Des routes de merde, des images superbes et des motos sans problèmes.

Nous atteignons Perito Moreno après 5 heures de massages fessiers et de surf sur graviers. Notre dîner consiste en quelques toasts maison, délicieusement tartinés de chorizo-jambon-fromage-olives. Nous passons ensuite une soirée sympa avec des auto-stoppeurs argentins et israéliens. Une superbe idée, car pour ceux qui veulent tenir le pouce levé dans le vent pendant des heures, il y aura toujours assez de vent. Le seul problème est ici le cruel manque de bagnoles. Lors du petit-déjeuner, nous entendons que la 40 est sans aucun doute en meilleur étant à partir de maintenant. Et petit à petit, il est vrai que les graviers deviennent moins agressifs, autorisant des vitesses de 30, voir même 55 mph. Le paysage est plus désert que jamais, décoré de buttes et de cônes volcaniques éteints.

Notre arrêt suivant est à Bajo Caracoles, quelques baraques, une station-service faisant aussi office de gîte. La chaîne secondaire de Paul demande de nouveau toute son attention, la poussière fine lui usant les maillons, au point qu’il faut même en supprimer un. Nous ne sommes pas ravis du coup de fil de W&W CYCLES, nous reprochant que nos photos manquent un peu d’action. Hé les gars, la Ruta 40 est un enfer véritable, avec des cailloux de toutes les tailles possibles, de celle d’une noix à celle d’un poing fermé. De vraies tranchées avec des trous qui engloutiraient un mouton tout entier. Un petit manque de concentration, un mauvais mouvement et c’est la catastrophe. Ou même pire. Alors ne vous fatiguez pas trop à la maison, derrière vos bureaux!